Le premier album solo de Matt Sharp

Matt Sharp

Mais qui c’est ? Voilà Matt Sharp. Au départ, un homme comme un autre, né le 22 novembre 1969. Aujourd’hui, toujours un homme comme un autre, avec en plus une étiquette de musicien. Il a sa première opportunité de jouer lorsque se crée en février 1992 le groupe Weezer. Il en sera le bassiste sur les deux premiers albums, puis quittera le groupe pour se lancer plus à fond dans son autre groupe. Ce groupe, qu’il menait au départ parallèlement à son travail avec Weezer, c’est The Rentals. Il en était plus ou moins le leader, et jouait avec, entre autres, Patrick Wilson, Rachel et Petra Haden. Le tout pour produire un son beaucoup plus électrique – le moog n’y est pas pour rien – que ce qu’il jouait avec Weezer. A nouveau, deux albums au compteur : Return of the Rentals en 1995 puis Seven More Minutes, et rien de plus pour le groupe depuis.

L’album solo

Et voilà dernièrement le monsieur qui se lance dans une carrière solo. Sorti en mai 2004, Matt Sharp en est le premier résultat. Ici, il n’est plus question des quatre précédents disques sur lesquels il a travaillé. Avec cet album, il nous offre un style totalement différent de celui de Weezer ou de The Rentals. Il n’est plus question de la power-pop du premier ni du son électrique et saturé du second. Le ton change radicalement, et ça se voit dès que l’on a le disque en main. La pochette nous présente le visage du musicien, qui a d’ailleurs bien changé depuis 1992. Cheveux plutôt longs, foncés – mais c’est en noir et blanc, donc on ne saurait pas trop en définir la couleur –, sourcils froncés, barbe qui se devine. Grosse différence avec le jeune homme de Weezer qui faisait le con dans les clips et lors des interviews, celui qui avait les cheveux courts et semblait tout juste avoir fini ses études. On sort le papier de la jolie pochette en carton – et non pas en plastique – pour s’assurer un peu du changement. Entre de jolies photos en noir et blanc qui représentent des choses parfois difficiles à définir, on retrouve quelques photos du monsieur et d’autres personnes. Alors, plus de doute, le changement est tout à fait notable.

Voyons voir s’il en va de même pour sa musique, si elle semble elle aussi avoir considérablement changé, et notamment mûri. Il n’est pas tout seul à la faire, c’est écrit : Greg joue de la guitare, du piano, et chante un peu ; Josh aussi, et ajoute à cela quelques sons d’ambiance ; et Matt, lui, chante, joue de la guitare et écrit les paroles. On ne sait pas qui sont les deux autres, mais rien qu’à voir ça, on s’attend à une musique plutôt douce. Et justement. Dès le premier morceau, All Those Dreams, on sait à quoi on aura à faire pour tout le reste de l’album. Voilà : des petites ballades reposantes, accompagnées à merveille par la voix de Matt Sharp qui se fait plus grave que jamais. Les morceaux sont posés et reposants, on écoute Matt Sharp d’une oreille et son ambiance calme prend toute la place. Les paroles sont jolies, parlent d’amour et de filles surtout, et se collent parfaitement sur la musique.

Mention spéciale pour le onzième et dernier morceau du disque, Some Days, sur lequel la voix de Matt Sharp est plus grave et lente que n’importe où. L’artiste prend du temps entre chaque phrase, comme s'il faisait un effort pour parler, le tout sur un rythme on ne peut plus doux. S’il ne fallait en écouter qu’un, ce serait celui-là.

Matt Sharp a changé, sa musique aussi. Il avait des choses excellentes derrière lui – notamment The Blue Album et Pinkerton de Weezer

Plan du site